J'aimerais démontrer ici en quoi le monopole d'un service public (industriel ou commercial) est intrinsèquement un abus de position dominante. Rien de tel qu'un peu de méthode, afin que l'argumentaire soit autant solide que possible.
Considérons tout d'abord que le SPIC qui détient un monopole le garde pour pouvoir rentabiliser son activité. Le service public est d'accès garanti égal à tous, il existe des zones dans lesquelles il est beaucoup moins rentables. Pour compenser ce déficit, le SPIC va veiller à ce qu'il puisse bénéficier de la rentabilité des services métropolitains.
Il est admis que ces services métropolitains sont moins avantageux pour le consommateur que les services privés. La preuve en est que tous les domaines dans lesquelles la libre concurrence a été rétablie (France Télécom, plus récemment), les prix ont chuté et la qualité des services s'est envolée.
Le consommateur qui se voit donc forcé d'utiliser ce SPIC alors que le privé pourrait lui offrir de meilleurs résultats est finalement celui qui finance cet accomplissement d'une mission de Service Public (égalité de l'accès au SPIC). Or les missions de service public sont des objectifs généraux, qui doivent être financés par la solidarité nationale et non par les consommateurs.
Abus de position dominante.

Il est profondément injuste que ceux qui doivent prendre le train pour aller à leur boulot en banlieue parisienne aient à payer plus cher que ceux qui bossent au coin de la rue. Quant à ceux qui dénoncent le fait que la fin du monopole creuserait les inégalités entre usagers rentables et usagers non rentables, ils sont les avocats de l'égalisation par le bas : ils refusent que les usagers rentables accèdent à des meilleurs services, ce qui, nous l'avons vu, ne compromet pas la qualité des services rendus aux non rentables.
La vérité sur cette affaire, c'est qu'il est moins évident pour un contribuable de se rendre compte qu'il est fauché dans sa consommation que sur son bulletin de paie. Un manque de transparence exploité par nos politiques, qui refusent d'admettre leur échec et procèdent aujourd'hui à une conduite comptable et irresponsable : l'augmentation des prix et la diminution de la qualité des services rendus.
Alternative Libérale, enfin, propose la suppression de la plupart des monopoles des SPIC, et le financement des services publics par la seule solidarité nationale et non l'exploitation des usagers.