Alternative Libérale Etudiants Lorraine

Voici quelques réflexions des adhérants d'ALE à Nancy. Vous y trouverez aussi notre agenda pour nos cafés et diverses réunions publiques. L'intégralité des propos tenus sur ce blog engage uniquement leurs auteurs et en aucun cas Alternative Libérale : c'est la liberté d'expression que nous prônons.

10 avr. 2007

Le monopole des services publics, un abus de position dominante

J'aimerais démontrer ici en quoi le monopole d'un service public (industriel ou commercial) est intrinsèquement un abus de position dominante. Rien de tel qu'un peu de méthode, afin que l'argumentaire soit autant solide que possible.

Considérons tout d'abord que le SPIC qui détient un monopole le garde pour pouvoir rentabiliser son activité. Le service public est d'accès garanti égal à tous, il existe des zones dans lesquelles il est beaucoup moins rentables. Pour compenser ce déficit, le SPIC va veiller à ce qu'il puisse bénéficier de la rentabilité des services métropolitains.

Il est admis que ces services métropolitains sont moins avantageux pour le consommateur que les services privés. La preuve en est que tous les domaines dans lesquelles la libre concurrence a été rétablie (France Télécom, plus récemment), les prix ont chuté et la qualité des services s'est envolée.

Le consommateur qui se voit donc forcé d'utiliser ce SPIC alors que le privé pourrait lui offrir de meilleurs résultats est finalement celui qui finance cet accomplissement d'une mission de Service Public (égalité de l'accès au SPIC). Or les missions de service public sont des objectifs généraux, qui doivent être financés par la solidarité nationale et non par les consommateurs.

Abus de position dominante.



Il est profondément injuste que ceux qui doivent prendre le train pour aller à leur boulot en banlieue parisienne aient à payer plus cher que ceux qui bossent au coin de la rue. Quant à ceux qui dénoncent le fait que la fin du monopole creuserait les inégalités entre usagers rentables et usagers non rentables, ils sont les avocats de l'égalisation par le bas : ils refusent que les usagers rentables accèdent à des meilleurs services, ce qui, nous l'avons vu, ne compromet pas la qualité des services rendus aux non rentables.

La vérité sur cette affaire, c'est qu'il est moins évident pour un contribuable de se rendre compte qu'il est fauché dans sa consommation que sur son bulletin de paie. Un manque de transparence exploité par nos politiques, qui refusent d'admettre leur échec et procèdent aujourd'hui à une conduite comptable et irresponsable : l'augmentation des prix et la diminution de la qualité des services rendus.

Alternative Libérale, enfin, propose la suppression de la plupart des monopoles des SPIC, et le financement des services publics par la seule solidarité nationale et non l'exploitation des usagers.

7 Comments:

  • At 20:57, Anonymous Anonyme said…

    La privatisation des services publics conduit inexorablement à la dégradation de la qualité et à une augmentation des prix !
    J'en veux pour preuve les renseignements téléphoniques qui ont été récemment privatisés et dont le prix a très fortement augmenté. En ce qui concerne la qualité, elle s'est vraiment dégradée.
    Si vous jugez cet exemple insuffisant, regardez les chemins de fer anglais. Après la privatisation, seules les lignes rentables ont été reprises et mises en valeur !

    L'entreprise étant un agent économique rationnel, c'est tout à fait son intérêt de reprendre les lignes rentables !
    Il est évident que l'entreprise n'est pas un mécène. Pourquoi voudrait-elle alors financer les lignes les moins rentables ?

    C'est là le rôle de l'Etat de permettre à tous d'accéder aux mêmes services...
    Pourquoi un provincial devrait-il payer plus qu'un parisien ?

    Pourquoi celui qui habite à la campagne devrait-il payer plus que celui qui habite en centre-ville ?

     
  • At 21:46, Blogger Geo said…

    Le réseau d'ile de France coute extrement cher a l'usager : 8 euros l'aller-retour paris-zone 5 (22 km) et les trains sont extrêmement insalubres, bondes, ...

    La question que je me pose c'est pourquoi doit-on obliger les gens a payer pour des services qu'ils n'utilisent pas ?

    On paye pour ce que l'on consomme. Si le service qu'on demande coute cher, il est normal qu'on paye plus cher, non ?

    Le Japon est un excellent contre-exemple a l'exemple de la Grande Bretagne. Moyenne des retards des trains Japonais : 12 secondes !

    Quand aux communications, vu comment la politique agressives de free a fais baisser les prix ....

     
  • At 23:16, Anonymous Anonyme said…

    Pour Free, les prix ont peut-être baissé, mais la qualité laisse encore à désirer ... Nombreuses coupures, etc
    C'est plutôt embarassant quand on se retrouve 1 MOIS sans téléphone non ?
    (=> c'est arrivé à mon voisin)
    Si on compte sur son opérateur pour la télé, internet et le téléphone et qu'on se retrouve sans rien...

    Je ne suis pas un gauchiste fanatique, je vous rassure (vous pouvez le penser, ça ne me dérange pas), mais il me semble cependant que certains services publics doivent être maintenus pour permettre une égale condition d'accès à tous ainsi qu'une qualité de service !

    Pour la SNCF et la RATP, il y a de gros abus qui sont intolérables, certes, c'est pour ça que je pense qu'on devrait faire des changements. Mais la privatisation totale n'est pas forcément une solution.

    Pouquoi ne reprenez-vous pas mon exemple des renseignements téléphoniques ?
    Il vous dérange ?

     
  • At 22:53, Anonymous Anonyme said…

    Ohhh
    On se calme. Je crois que tout le monde est d'accord sur un point: l'acteur privé est garant d'une relative efficacité, de baisser les prix, d'augmenter la qualité des produits.

    Il faut garder en tête que certaines privatisations pures ont été une catastrophe, comme les chemins de fer au Royaume-Uni. Dans un cadre strictement étatique, un monopole peut ne pas être déficitaire, voire peut être bénéficitaire. Il suffit de garantir - par l'intermédiaire d'une relative autonomie, d'une mise en concurrence, et d'une responsabilisation à tous les échelons des entreprises étatisées - une bonne qualité et des prix raisonnables. C'était tout l'esprit des nationalisations sous la IVe République, que Pinay et Rueff (sous de Gaulle...) ont voulues rentables. Ca a marché.

    En revanche, la cassure des monopoles, comme France Télécom, a permis de rendre cette entreprise efficace d'une part, et de permettre plus de choix aux consommateurs. La Sécurité Sociale mise en concurrence, avec - pourquoi pas - des détenteurs privés de capitaux, s'avèreraient saine pour les consommateurs (remboursés aujourd'hui à hauteur de 50% seulement, record européen de médiocrité), tout en retirant une grosse épine aux finances publiques. Et l'on sait à quel point la dette publique pèse sur la qualité des services publics.

    Pour ce qui est de Free, il est vrai qu'il faudrait que tu changes d'opérateur... Malheureusement, cela coûte cher de résilier un contrat, ce qui bloque le principe d'élimination du canard boîteux par le marché, en enchaînant sévèrement le consommateur.

    Alternative Libérale se propose ainsi de permettre plus facilement les "class actions", c'est-à-dire le recours simplifié par des agents économiques (en l'occurence des consommateurs) à des procédures pénales à l'encontre d'entreprises peu scrupuleuses. Si les consommateurs abonnés chez Free pouvaient agir dans le sens d'une amélioration de la qualité des services à travers le principe juridique, il est vraisemblable que les carences du marché pourraient être comblées par le droit, en d'autres termes, organiser un contre-pouvoir pour empêcher la subordination du consommateur aux groupes financiers et autres oligopoles.

    Grâce aux actions de l'UE et des pouvoirs publics, le consommateur est soulagé. Récemment, le parlement européen a ordonné un plafond de prix d'appels téléphoniques internationaux: 40 centimes la minutes maximum pour les appels vers l'étranger, 15 centimes pour les appels reçus de l'étranger (l'étranger étant le dehors de l'UE, of course). Cela signifie que le consommateur est en général protégé par les pouvoirs publics: dans le cadre de telles mesures non libérales, qui interviennent sur le marché, et dont on ne mesure pas nécessairement toutes les conséquences négatives ou positives... Bref, le rôle des pouvoirs publucs ne sera pas de rentrer dans le capital des entreprises, mais de garantir l'application de certains droits pour les consommateurs.
    L'homme politique et l'Etat sont des veilleurs qui doivent garantir que les oligopoles ne se comportent pas comme des "condominia", formes -au final- de monopoles cachés par une fausse concurrence qui ne profite pas au consommateur. L'Etat est toujours là pour garantir les libertés des consommateurs et des producteurs, en regardant les monopoles avec un oeil méfiant.

     
  • At 21:34, Anonymous Anonyme said…

    Je ne vois rien à redire !
    Tout à fait d'accord avec toi Kevin !

     
  • At 09:57, Blogger Martin said…

    Cher ami Christophe, c'est pour ca que je défend la libre concurrence et non la privatisation. A relire.

     
  • At 19:09, Anonymous Anonyme said…

    Je sais que cette discussion date un peu mais le thème me semble toujours actuel.
    Pour relancer la discussion, je vous propose la lecture de cet article :

    http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20070717/tts-france-telecommunications-renseignem-ca02f96.html

    J'aimerais vraiment avoir votre avis sur cela.

     

Enregistrer un commentaire

<< Home