Alternative Libérale Etudiants Lorraine

Voici quelques réflexions des adhérants d'ALE à Nancy. Vous y trouverez aussi notre agenda pour nos cafés et diverses réunions publiques. L'intégralité des propos tenus sur ce blog engage uniquement leurs auteurs et en aucun cas Alternative Libérale : c'est la liberté d'expression que nous prônons.

17 nov. 2006

La liberté bafouée de 1789

La Révolution de 1789 est revendiquée comme ancêtre de la plupart des bords politiques actuels, de même que l'était la philosophie des Pères Fondateurs lors de la guerre civile américaine. Soyons honnêtes : la révolution de 1789 était une révolution libérale. Elle opposait à un pouvoir politique encore plus oppressant qu'aujourd'hui l'affirmation de libertés et de droits fondamentaux. Face à l'absolutisme monarchique, la bourgeoisie réclamait la liberté de penser comme d'agir. Elle demandait (A.1 de la DDHC) l'égalité de tous les citoyens. Deux idéaux que l'UMP et le PS s'arrachent, sans pourtant - apparemment - vraiment les comprendre : la vision pseudo-moderne de la liberté et de l'égalité est bien différente de celle que nos Lumières avaient en tête.

L'égalité, tout d'abord, était comprise comme fondatrice de la dignité humaine individuelle, comme abolition des privilèges et unité de la société. Elle reconnaissait donc à chacun les mêmes droits que les autres, abolissait les privilèges des plus avantagés, et entendait promouvoir une méritocratie idéale.
Aujourd'hui, l'égalité est devenu "un truc de gauche", puisqu'elle est détournée au profit de l'égalitarisme : égalité de fait, et non de droit, qui remet aujourd'hui en cause les fondements même de notre démocratie. Quelle égalité y a-t-il, quand l'on en vient à parler des régime spéciaux, du "cas" des "minorités visibles", et j'en passe et des meilleures ? Voilà bien les conséquences de l'étatisme primaire, qui, voulant régler, par une fraternité obligatoire, tous les problèmes individuels, sectionne la société en différentes communautés qui s'affrontent, dans une lutte fratricide, pour obtenir de nouvelles prérogatives de la part des dirigeants ! Fonctionnaires, intermittents, profs et lycéens, patrons, syndicats, homosexuels, transsexuels, prostituées, blacks blancs beurs, juifs, retraités, chômeurs, RMIstes, familles nombreuses, bigames, arméniens, musulmans, squatteurs et classes moyennes [...] se battent, désespérés de leur déresponsabilisation, peut-être même jusqu'à la mort... et nos élus, qui "ne peuvent pas, ne savent pas, et qui restent plantés là", saccagent sans pitié le principe de l'égalité, qui nous est pourtant si cher.
Aider les plus défavorisés, soit ! C'est aussi le rôle de l'Etat. Mais pas en les gavant (au sens propre) de revenus sociaux et juridiques aussi inefficaces que dangereux.

La liberté, surtout, a pâti de l'évolution culturelle de notre France. Liberté de faire, elle est devenue liberté de ne pas faire.
Nous sommes passés dans une conception marxiste de la liberté ; c'est-à-dire que l'on considère l'homme comme impropre à décider par lui-même : chaque comportement qui s'éloigne du politiquement correct et du bien général de la société prouve que l'homme n'est pas encore libre mais toujours soumis à ses basses pulsions humaines et égocentriques. Ainsi, l'on protège l'homme contre lui-même afin qu'il découvre le chemin de la vérité. C'est à la fois contradictoire et dangereux.
Contradictoire, parce que l'Etat entend protéger la liberté des individus en les contraignant à agir pour le bien de la société, et parce que l'on ne pourra jamais tourner l'homme vers ce que l'Etat attend de lui : tous les régimes totalitaires ont tenté ce tour de force avant d'essuyer leur inévitable échec.
Dangereux, parce que les limites à l'intervention de l'Etat se font de plus en plus restreintes : notre liberté d'expression est déjà grandement remise en cause (récemment : caricature du prophète, affaire Redeker, pénalisation de la négation du génocide arménien), de même que notre liberté de syndicalisme (5 syndicats ont arbitrairement le monopole de la représentativité pour 8% de syndiqués), d'association, de travail, etc... L'Etat impose des règlementations dont personne ne veut, afin de protéger les individus soit contre eux-mêmes (drogues), soit contre ceux qui pourraient les soumettre à leur domination. A propos du dernier cas, l'exemple des 35h est relativement explicite : afin d'empêcher les patrons de "sur-exploiter" les salariés, on interdit ces derniers de travailler autant qu'ils le voudraient (et d'ailleurs, beaucoup s'en plaignent !).
Cette fausse liberté que l'on prétend protéger, en allant jusqu'à modifier - sciemment ou non - l'Histoire, est et a toujours été l'apologie des pires totalitarismes.

1 Comments:

  • At 21:30, Anonymous Anonyme said…

    Un très bon article. Plein de bon sens, et bien écrit. C'est vrai que l'on se demande parfois où les Français ont la tête! Enfin, continuez comme vous le faites, ca va bien payer un jour ou l'autre!

     

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