Alternative Libérale Etudiants Lorraine

Voici quelques réflexions des adhérants d'ALE à Nancy. Vous y trouverez aussi notre agenda pour nos cafés et diverses réunions publiques. L'intégralité des propos tenus sur ce blog engage uniquement leurs auteurs et en aucun cas Alternative Libérale : c'est la liberté d'expression que nous prônons.

12 nov. 2006

Nous ne sommes pas à droite!

Le terme "libéral" est associé de façon caricaturale à la droite. Cette contre-vérité mérite d'être combattue.

Le libéralisme est un courant de pensée dont l'objectif est de donner plus de liberté aux individus, et par conséquent d'empêcher l'intrusion de l'Etat dans la vie civile. C'est un courant humaniste qui a été porté en France par Montesquieu, Voltaire, défendu et analysé par Tocqueville, et par beaucoup d'autres, malheureusement moins connus, à l'heure actuelle.

Mais la France, bien que berceau de la pensée libérale, n'a jamais réussi à l'adopter complétement, et ce pour une raison particulière : le maintien depuis la Révolution d'un Etat monarchique, omniprésent, pour ne pas dire oppressant. La culture politique française en est imprégnée, au point que toute remise en cause semble impossible ; et la gauche et la droite ne font que le perpétuer. Regardez la campagne électorale qui s'annonce : que proposent les candidats?
Une surabondance de mesures, de lois et autres, présentées comme des recettes-miracles.
Comme si un Etat centralisé, lourd, lent, pouvait régler les problèmes de tout un chacun.
C'est totalement faux: l'état catastrophique de notre pays est là pour le prouver.

Et la droite soit-disant libérale ne fait que perpétuer cet état de fait de façon très dangereuse. Quand on voit à quel point Nicolas Sarkozy se démène dans un délire mégalomaniaque pour réaliser son fantasme qu'est la détention du pouvoir, ne nous attendons pas à ce que l'Etat délivre une once d'autonomie aux citoyens. D'ailleurs sa politique sécuritariste nous montre bien que ce n'est pas vers la responsabilité des individus qu'il s'oriente, mais vers une logique néfaste de répression et de conditionnement de ces derniers.

C'est tout-à-fait contraire à l'idée libérale.

Certes, des mesures libérales sont proposées par la droite, en matière économique notamment, ce qui est positif dans l'esprit, mais elles sont iniques. Prenons l'exemple du CPE.
Il a soulevé de nombreuses contestations, et cela peut se comprendre. En introduisant de cette manière la flexibilité dans le monde du travail, le gouvernement a accru le sentiment d'insécurité, bien manipulé il est vrai par les syndicats d'extrême-gauche, car il n'a rien proposé pour protéger les droits des salariés.

Favoriser la flexibilité est, les exemples étrangers nous le prouvent, nécessaire pour diminuer le chômage. Mais il est évident que le droit de licencier peut engendrer des abus, cause légitime de l'inquiétude de nos concitoyens. Il faut donc des contreparties, et l'une des plus importantes, est une meilleure représentation des salariés au sein de l'entreprise pour défendre leurs droits avant le licenciement et éviter les innombrables procès devant les prud'hommes. Or cela n'est pas permis à l'heure actuelle : la création de syndicats n'est pas libre, et de ce fait le rapport de force, au sein des entreprises, reste inégalitaire : comment peut-on libéraliser le monde du travail sans protéger les salariés?

Cet exemple est très représentatif de la manière dont le libéralisme est perçu et appliqué aujourd'hui dans notre pays: comme une perte de droits et de protections, alors que c'est le contraire qu'il doit apporter. Dans le cas du CPE, il y aurait eu une véritable libéralisation si à la flexibilité s'était ajouté la sécurité.

Le schéma-type de la bonne libéralisation est le suivant: l'Etat se retire de la vie civile pour en laisser les acteurs s'autoréguler de façon efficace, sur la base de compromis, au lieu de créer des lois à tout va qui ne permettent de règler les conflits que dans la rue ou devant les tribunaux.

Cela la droite ne le propose pas. Elle est bien trop contente de jouir de pouvoirs étendus sur toute la société, de façon napoléonienne. Elle nuit à la pensée libérale en la présentant selon une vision déformée, inefficace et dangereuse.
On ne peut pas être libéral en ayant une soif aussi forte de pouvoir pour le pouvoir qui écarte toute autonomie de la société civile: nous ne sommes plus au XIXème siècle! La société moderne exige pour être bien gouvernée de personnes suffisamment matures pour penser à l'intérêt général plutôt qu'à leur petite gloriole!

D'ailleurs, il y a fort à parier, dans l'hypothèse malheureuse où il serait élu, que la dérive bonapartiste de M.Sarkozy, pseudo-libérale, ne saurait déboucher que sur une inefficacité toute... chiraquienne.

Vous l'aurez bien compris, nous ne sommes pas à droite!

4 Comments:

  • At 09:41, Anonymous Anonyme said…

    Défendre que le libéralisme n'est pas à droite est une tâche louable. Cependant la formulation me parait malheureuse: Le libéralisme n'est surtout ni à droite ni à gauche. Ce qu'il me parait important de rappeler c'est justement la richesse et la cohérence de ce courant de pensée en lui même, son indépendance vis à vis des modes politiques. Même si l'expression est galvaudée, j'aurais écrit "nous se sommes ni de droite, ni de gauche (Bien au contraire!)

     
  • At 11:09, Anonymous Anonyme said…

    Avant de défendre le fait que nous ne sommes pas à gauche, il faut déjà faire entendre que nous ne sommes pas à droite; je n'ai encore rencontré personne qui prenne Alternative Libérale pour un parti de gauche. Quant il faudra expliquer ça, un gros travail aura déjà été fourni. Sans doute faudra-t-il expliquer qu'il ne s'agit pas plus d'être au centre, à mi-chemin, mais bien d'incarner des idées alternatives bien qu'elles ne soient pas nées de la dernière pluie.

     
  • At 16:09, Blogger Victor said…

    De tels messages font plaisir à lire.
    En effet, si nous ne sommes pas à droite, nous ne sommes pas à gauche non-plus. Tout simplement parce que le clivage gauche/droite est avant tout politique. Le libéralisme est un courant de pensée humaniste, qui ne saurait être catégorié dans des luttes partisanes. Notre seule ambition est de favoriser l'épanouissement de chacun dans la société, sans que ce soit l'Etat qui la régisse aussi fortement qu'à l'heure actuelle. Et la gauche et la droite ne proposent pas cela: elles ne font que perpétuer ce vieux serpent de mer français de l'Etat tout-puissant, sans aucune audace ni de réelle volonté de faire évoluer les choses. On ne saurait être humaniste sans faire confiance à l'être humain. L'interventionnisme de la droite et de la gauche le nient totalement, et même dangereusement.
    J'espère, cher Anonyme (!), avoir répondu à votre remarque.

     
  • At 23:38, Blogger Martin said…

    Le précédent billet de Victor, à propos des mammouths, au PS, était assez explicite. Mais il est vrai que personne ne conçoit le libéralisme comme un courant de gauche.

     

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